Répondées collectivement
par L'association Yuri Gagarin pour L'amitié Russie-Brésil à São Paulo
- [ru] Рабочие обретут реальную власть только с установлением диктатуры пролетариата
- [fr] Les ouvriers n'auront véritablement le pouvoir qu'avec l'avènement de la dictature du prolétariat
1. En el siglo ХХI, tomando en cuenta los cambios económicos y politicos producidos en el planeta durante los cien años desde el Gran Octubre, ¿es posible la victoria de la revolución socialista en un solo país tomado aparte, o bién en el marco de una gran región del mundo?
Oui, à condition que ce pays possède certaines caractéristiques telles que l’extension territoriale, les ressources naturelles et une population suffisante pour répondre à ses besoins alimentaires, énergétiques et de défense. La révolution socialiste a toujours une aspiration internationaliste, mais elle a sa centralité dans le caractère national. Le prolétariat de chaque pays doit d'abord supplanter sa propre bourgeoisie, puis s’unir avec d’autres peuples émancipés. Cependant, la révolution dans un pays le met sous le siège de l'impérialisme, donc ce socialisme aura de graves distorsions, résultant de la lutte pour maintenir la Révolution.
La forme et la vitesse de construction de chaque société socialiste dépendront des aspects géopolitiques et de l'environnement économique et politique international. Face à la bellicosité de l'impérialisme, un pays où se déroule la Révolution a besoin du soutien international des forces anti-hégémoniques, notoirement dirigées par la Russie et la Chine, pour contrer la force que l'impérialisme met en mouvement pour la contre-révolution.
2. Tomando en consideración la experiencia de los países del “viraje de izquierda” en América Latina de dos últimos decenios, si es posible el triunfo de la revolución por el camino no armado (el que se llama mayormente “pacífico”)? ¿Con esto, es posible la llegada de los trabajadores al poder por medio del amplio frente popular, con el empleo de los mecanismos electorales burgueses?
Non. Les ouvriers ne seront véritablement au pouvoir qu'avec la disparition de la bourgeoisie en tant que classe organisée et avec l'élimination de leur influence dans la justice, les forces armées, les grands groupes médiatiques et les groupes religieux.
Les mécanismes d'une démocratie bourgeoise peuvent et doivent être utilisés par les travailleurs pour gagner du terrain, atteindre le gouvernement via des élections et étendre l'influence de leur parti. Ici, il est important de garder à l'esprit que «se rendre au gouvernement» est différent de «avoir le pouvoir».
Il est possible d'atteindre le gouvernement par les moyens bourgeois, mais ce n'est qu'avec le contrôle total de la justice, des forces armées, de la Banque centrale, des entreprises médiatiques, du système financier et bancaire et d'autres organisations centrales de l'État que les travailleurs auront la puissance. Après avoir atteint le gouvernement par des moyens bourgeois, il faut procéder: le remplacement de la démocratie bourgeoise par la dictature du prolétariat doit toujours être à l'horizon des ouvriers, sinon tout gouvernement populaire sera extrêmement limité, déformé ou détruit par les mécanismes mêmes de la démocratie bourgeoise utilisés pour s'installer.
Les ouvriers n'auront véritablement le pouvoir qu'avec l'avènement de la dictature du prolétariat, l'élimination de leurs principaux ennemis internes, le dénuement complet du pouvoir politique de la bourgeoisie et la restructuration totale de l'Etat sur des bases marxistes-léninistes. Les forces impérialistes agiront fermement pour empêcher ou supprimer un gouvernement populaire dans une démocratie bourgeoise, donc une fois qu'ils auront atteint le gouvernement, les travailleurs devront lutter sans cesse pour l'approfondissement de la Révolution et pour le remplacement de l'État bourgeois par l'État prolétarien.
4. En el futuro previsible, ¿es posible el triunfo de la revolución en los EEUU y otros centros del imperialismo global?
Non. Aux États-Unis ou dans tout autre grand pays au centre du capitalisme, il n'y a pas de processus révolutionnaire en cours aujourd'hui. Il n'y a pas d'organisation de la classe ouvrière, ni de partis ouvriers / communistes capables de diriger un processus révolutionnaire. En Russie avant la Révolution de 1917, tout un processus historique y a conduit: un processus de plusieurs décennies de construction d'un syndicalisme révolutionnaire, de propagande, de création des Soviets, de révolution de 1905, etc. Rappelons-nous que le parti de Lénine a été organisé de manière révolutionnaire pendant plus de 20 ans afin de pouvoir agir comme un moteur de la révolution russe. Les partis ouvriers du monde développé, qui comptaient en France et en Italie plus d'un million de membres, sont aujourd'hui réduits à l'insignifiance et domestiqués par la démocratie bourgeoise, et ne sont donc plus organisés de manière révolutionnaire, par conséquent, dans un avenir prévisible une révolution aux États-Unis ou dans d'autres centres impérialistes n'est pas possible.
5. ¿Cuáles son las causas del declive del movimiento comunista en el mundo? Nos duele plantear tal pregunta. Pero no se puede ignorar que en muchos países los comunistas tienen menos partidarios entre los trabajadores y explotados, que unos movimientos autodistanciados de la política, o los del carácter ultraderechista, populista o puramente demagógico.
Les origines du déclin du mouvement communiste remontent à 1956, année au cours de laquelle Nikita Khrouchtchev, dans un discours, a affirmé que l'URSS avait été dirigée pendant 30 ans par un sadique (Staline) qui avait commis les crimes les plus brutaux et imaginables. Khrouchtchev a diabolisé Staline et le gouvernement soviétique, et l'impérialisme par sa machine de propagande a saisi l'occasion et a continué à attaquer le gouvernement soviétique et tous les systèmes socialistes pour tout ce que Khrouchtchev a réclamé, cherchant à discréditer le socialisme.
À partir du discours de Khrouchtchev, plusieurs dirigeants communistes du monde entier ont commencé à nier l'expérience communiste soviétique et une grande partie de la gauche mondiale a accepté les mythes comme des faits. Au cours des décennies suivantes, les secteurs révisionnistes ont commencé à reproduire le discours de l'idéologie bourgeoise sur le socialisme réel, affirmant qu'ils défendaient le «socialisme démocratique». Avec la défaite et la disparition de l'URSS, il n'y avait plus d'opposition au capitalisme; sans centre rayonnant du communisme international, les partis ouvriers du monde entier déjà affaiblis depuis le 20ème Congrès du PCUS ont été repris par des idéologies petites-bourgeoises et réfractaires au prolétariat, les travailleurs ont commencé à se voir plus représentés par des populistes de droite que par les anciens partis ouvriers qui se sont alors transformés en une gauche libérale.
Par conséquent, les principales raisons du déclin du mouvement communiste sont le 20ème Congrès du PCUS dans lequel Khrouchtchev a diabolisé le gouvernement soviétique des 30 dernières années et la disparition de l'Union soviétique elle-même, qui a éteint le pôle rayonnant du communisme dans le monde.
Avec la crise capitaliste depuis 2008 et les contradictions croissantes du système, les conditions d'une augmentation mondiale des soulèvements de masse sont de plus en plus présentes et, par conséquent, l'impérialisme a commencé à renforcer le discours anticommuniste afin d'empêcher les travailleurs de devenir organiser.
Le capitalisme travaille de différentes manières pour la division de la classe ouvrière; d'une part, infiltrer les mouvements communistes avec des agendas anti-marxistes et sectaires, et d'autre part, renforcer les valeurs individualistes au détriment des valeurs collectives. Surtout après la fin de l'URSS, l'impérialisme a complètement dominé le différend sur les récits, et a ainsi propagé le révisionnisme historique, renforcé sa proposition de développement humain et social basé sur un citoyen-consommateur tout en attaquant la proposition du socialisme scientifique pour l'émancipation humaine basée sur un citoyen-travailleur.
6. En el mundo contemporáneo, hasta qué medida tiene razón la existencia de los partidos comunistas a escala nacional? Hoy y en el futuro, cuales pueden ser la lógica y las perspectivas del desarrollo del Partido comunista?
Le pouvoir doit être pris à l'échelle nationale. Un parti communiste sans ambition nationale a déjà abandonné la perspective de la Révolution. Un tel parti ne pouvait même pas être qualifié de communiste.
Les partis communistes doivent recommencer à faire ce qu'ils ont fait lorsque la perspective d'une révolution existait encore: ils doivent être présents dans les quartiers pauvres pour faire du travail communautaire, de l'aide et de la formation politique; ils doivent être présents dans les universités et les syndicats; ils doivent également former des cadres et les infiltrer dans les forces armées, la police, les entreprises privées, les organismes publics, la justice, les entreprises de médias, les partis bourgeois et dans tout l'État bourgeois. La démocratie libérale bourgeoise est un facteur qui faciliterait cette infiltration et ses mécanismes doivent être utilisés pour cela. De plus, le parti doit offrir une formation militaire afin que les ouvriers puissent se défendre de la violence bourgeoise et agir dans l'intérêt du Parti et de la Révolution.
7. Por qué las viejas formas de la lucha económica del trabajo contra el capital, como la huelga, no llevan a los trabajadores unos resultados deseables? ¿Cuáles formas de la lucha económica y política son posibles y necesarias ante las condiciones actuales, y ante las previsibles de mañana?
Les organisations syndicales du monde entier ont subi une perte de prestige et une importante infiltration d'éléments extérieurs à la classe ouvrière depuis la fin de l'URSS.
Au Brésil, depuis le coup d'État de 2016, les syndicats subissent des attaques vitales pour leur survie, comme la fin de la cotisation syndicale obligatoire, dans un scénario de baisse du nombre de travailleurs employés avec des liens formels, ce qui rend également la syndicalisation difficile. Malgré cela depuis 2019, plusieurs catégories de travailleurs au Brésil ont remporté d'importantes victoires menées par leurs syndicats, telles que: les employés de banque, lors d'une grève de 22 jours, ont obtenu un ajustement de 8% entre autres droits; à la poste, lorsque 92,7% des travailleurs ont rejoint la grève de 35 jours, ils ont été victorieux, avec des réajustements supérieurs à l'inflation; les métallurgistes ont adopté la stratégie de, outre la négociation collective, de mener des grèves d'usine à usine, d'obtenir de nombreuses victoires en termes de réajustements et de non-licenciement voire de réadmission des travailleurs, le syndicat métallurgiste d'ABC paulista (région métropolitaine de São Paulo) a également remporté des victoires en direction des entreprises, qui ont commencé à produire du matériel répondant aux exigences des travailleurs restés à l'écart de l'épidémie, tels que des respirateurs, des masques, etc. Même les syndicats peu connus, tels que les travailleurs chargés de la livraison des applications, ont cessé leurs travaux avec l'appui généralisée des travailleurs. Mais étant donné la situation actuelle du marché du travail et les progrès de la technologie au travail, plus que jamais, la bannière de la réduction du temps de travail et du travail pour tous doit être un drapeau de plus en plus repris par les syndicats.
8. ¿Cuáles formas prácticas de la solidaridad internacional de los trabajadores son posibles y necesarias hoy y mañana?
La forme la plus viable et la plus immédiate de solidarité internationale est la formation de comités de solidarité qui s'associent dans l'effort de diffuser des informations fiables sur les situations nationales et qui peuvent articuler un soutien international mutuel et la défense de l'internationalisme. L'approfondissement des activités des comités existants et la création de nouveaux comités sont essentiels, ainsi que le renforcement des liens entre les différentes organisations et mouvements prolétariens à travers le monde. La solidarité internationale est une question fondamentale - retour à la question de la révolution dans un pays - car les activités des comités et des autres organisations de travailleurs sont très importantes pour soutenir les expériences révolutionnaires en cours et les révolutions futures.
L’activité des communistes avec les classes ouvrières des pays centraux du capitalisme est aussi importante que leur performance dans les pays périphériques, afin de créer des forces qui s'opposent à la manipulation médiatique que l'élite bourgeoise utilise pour aliéner leurs sociétés. Ainsi, les forces révolutionnaires se développeront au sein des sociétés impérialistes et soutiendront directement et indirectement les peuples soumis dans leurs luttes.